Le départ des disciples

Imaginez-vous encore une fois la scène de l’appel des disciples. Laissez aller votre imagination faire le travail, (mélange d’images pieuses, d’extraits de films, de bribes de descriptions narratives). Moi je vois Jésus marchant au loin, venir peu à peu et les disciples le regardent béatement et le suivent dans la plus grande simplicité. En gros c’est cela qui flotte dans mon imagination. Je ne crois pas être le seul dans ce genre de flou méditatif .Pourtant en lisant mieux les textes, il y a beaucoup de détails qui nous montrent que les disciples en reconnaissant le Messie ont bien mesuré leur acte comme des hommes faits même si leur marche a laissé révéler les faiblesses commune à l’humanité. La grande partie du peuple d’Israël était en attente du Messie (même si leur conception ne s’accordait pas avec a réalité de Jésus Sauveur). Jean 1 :19-20  « Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites, pour lui demander : Toi, qui es–tu ? Il déclara, et sans restriction, il affirma qu’il n’était pas le Christ. » Le message de Jean le Baptiste les interroge, les intrigue, la foule est là. Jean proclame l’accomplissement de la prophétie d’Esaïe 40 :3. Mais pour les disciples de Jean qui partent rejoindre Jésus, comment imaginons nous la scène ? Dès le début ils attendaient le Messie comme Jean qui ne cessait de  l’annoncer, Jean 1 : 35-37  « Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples ; et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit : Voilà l’Agneau de Dieu. Les deux disciples l’entendirent prononcer ces paroles, et ils suivirent Jésus. » En déclarant « voilà l’agneau de Dieu », Jean donnait son aval à ses disciples. André le frère de Simon Pierre sait qu’il a trouvé le Messie ce qui signifie Christ. Quand Les deux hommes ont suivi Jésus ils savaient déjà qu’Il était le Messie. Matthieu 4 :18-20  « Comme il marchait au bord de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, celui qu’on appelle Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer –– car ils étaient pêcheurs. Il leur dit : Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’humains.  Aussitôt ils laissèrent les filets et le suivirent. » L’abandon des filets ne s’est pas fait « tip top » comme cela de manière spontanée mais ils abandonnaient vraiment leur condition pour devenir disciples ! Ils ne partaient pas comme cela derrière le « premier prophète » venu. Jacques et Jean, deux autres disciples ont aussi laissé leur affaire de pêche et ils ont laissé leur père ! mais rien n’a été irréfléchi :ils ont ,certes, laissé leur affaire de pêche ; mais cette affaire n’a pas été laissée à l’abandon, on peut lire cela entre les lignes. Jacques et Jean ont laissé leur père Zébédée. Matthieu 4 :20-22  « Et eux, laissant aussitôt leurs filets, le suivirent.  De là étant allé plus avant, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, dans une barque, avec Zébédée, leur père, qui raccommodaient leurs filets, et il les appela. Et eux, laissant aussitôt leur barque et leur père, le suivirent. » Donc mon imagination me laissait voir des hommes tout laisser tombé comme ça laissant les filets à même le sol et partir les yeux beats (sans doute une prédication quelque peu lyrique a fortifié cette image), mais ils n’ont pas laissé leur père comme ça avec des barques vides, des filets sales, et le vent soufflant dans les drisses des barques. Zébédée avait ses ouvriers qui ont continué la tâche. Marc 1 : 20  « Aussitôt, il les appela ; et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils le suivirent. » Donc Zébédée n’a pas été ingratement abandonné mais il est fort possible que la famille se réjouissait de leur vocation ?!? Matthieu 20 :20–21 « Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de lui avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.  Il lui dit : Que veux–tu ? –– Ordonne, lui dit–elle, que mes deux fils que voici s’assoient l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton royaume. » En tous les cas l’épouse de Zébédée voyait dans le discipolat de ses fils une promotion et des ambitions pleines d’orgueil.

Toutes ces bribes de textes nous montrent bien les détails des départs des disciples. Le fait de voir que leur abandon n’était pas irréfléchi donne encore plus de valeur à ce départ. On ne quitte pas père, mère, profession comme cela sans savoir qui on suit.